Même dans le secret des coeurs amoureux, la vanité l'emportera toujours.
Quand Adrian rejoint Aiden dans un bar avec cette promesse de recevoir un taux d'alcool considérable dans le sang, il n'existe plus aucune ambiguïté dans son crâne. S'il y a quelques semaines, il ne lésinait pas sur les propositions alléchantes pour le guider vers des alternatives estimées plus satisfaisantes et jouissives, il a parfaitement saisi qu'il finirait par perdre Aiden s'il persistait dans cette voie. Il n'a pas d'autres choix que d'accepter ce compagnon, de tolérer leur relation au point de ne plus user de stratagèmes pour écarter le sexy boy de l'amour. Il ne peut toutefois pas s'abstenir de lui offrir quelques remarques parfois acerbes à ce sujet, avec cette pointe de taquinerie nuancée dans sa voix. C'est plus fort que lui de l'attaquer gentiment sur un sujet qui n'est pas délicat, puisque Aiden ne se formalise pas. Remarquant que ses tentatives sont de toute façon vouées à l'échec, ils poursuivent sur un terrain moins problématique. Celui de sa bande-dessinée, un sujet encore fortement relié à Sebastian. «
Je te la transférai sans problème alors, il conclut dans un sourire, prêt à obtenir l’avis de son ami. » Même s’il n’est pas dans l’optique de se préoccuper des critiques des autres, celle d’Aiden s’avère plus précieuse qu’il ne l’aurait imaginé. «
Tu ne peux pas me concurrencer, je n’ai aucun doute sur la question, il rétorque par un clin d’œil pour ne pas laisser paraître son angoisse bien ancrée en lui.
En plus il sera probablement heureux s’il pouvait assurer davantage de ventes grâce à des techniques plus développées. » Il ne tient pas non plus à ce qu’il use de ses capacités pour qu’un rapprochement se concrétise entre eux. Il aurait de la difficulté à le supporter, ce serait source de folie pour lui. Il a toutefois l’intention de donner la possibilité à Sebastian d’avoir une véritable place dans sa vie, de l’envahir d’une certaine fierté car il sera parvenu à attiser le désir d’exposer ses œuvres dans des galeries. «
Je dois admettre que je crains les dossiers que tu pourrais sortir à mon sujet. Je te fais toutefois confiance pour les garder pour toi. Tu pourrais lui briser le cœur. » Il ne doute pas qu’Aiden possède énormément d’anecdotes à raconter à son sujet, comme il pourrait prendre l’avantage en mettant en évidence les siennes. Ils n’ont néanmoins plus aucun intérêt à dévoiler cette part de leur relation atypique, qu’aucun de leurs petit-amis ne seraient satisfaits à cette idée. Ils garderont cette période au fond de leurs esprits, seulement pour eux. Pas la peine de donner une teinte sombre à des souvenirs délicieux. «
Toujours aussi imprévisibles, il reprend en souriant.
Je n’attaquerai plus Maximilian, ou très peu. Tu n’auras plus d’occasions de me donner des coups de coude, il lance d’un air prévenant et amusé, lui faisant remarquer que la seule vengeance dont il soit véritablement capable, est une tape amicale et légèrement brusque. »
Aiden s’adonne finalement à une révélation quelque peu déboussolante. Il est convaincu depuis qu’ils se connaissent qu’il n’éprouve pas seulement de l’amitié à l’encontre de son meilleur ami. Stupéfait par cette confidence, le blond lui exprime combien cette croyance est dépourvue de sens et que la réalité qu’il en tire est improbable. Pourtant son ami garde cette idée en tête en poursuivant ses explications. Elles surprennent légèrement Adrian, mais pas suffisamment pour que son sourire ou sa propre conception s’envolent. Il est persuadé qu’il est éloigné de la réalité, qu’il ne visualise pas combien cette possibilité est inenvisageable. Sebastian est son meilleur ami, son protégé depuis un nombre d’années qu’il ne compte plus. C’est impossible. «
Je sais que nos relations sentimentales sont plutôt semblables mais pas besoin de te faire d’idées, il esquisse un simple sourire pour le taquiner.
C’est juste qu’il m’est impossible de perdre Sebastian, il souffle dans un murmure pour reconnaître une vérité, de toute façon évidente. » Il peut concevoir que ce qui le rattache à cet homme précieux s’apparente à une forme d’amour très profonde, mais pas que ce soit à l’état brut. «
Tu as raison et je l’assume pleinement. Une particulière qui nous correspond et fait de l’autre un morceau indissociable de notre être. C’est une forme d’amour mais pas celle que l’on reconnaît habituellement, il décrit pour qu’il comprenne parfaitement le degré de leur affection. » Adrian détourne le sujet pour se guider vers un claquement de verre indispensable pour fêter leurs bonheurs nouveaux, éprouvés grâce à des hommes qui prennent une place conséquente au fond de leurs cœurs. «
Allez, je t'offre cette tournée !, il conclut leur conversation profonde et émouvante, pour dépenser quelques billets contre des shots qu'il ingurgite sans tarder. »
✻✻✻ CODES © LITTLE WOLF.
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« Je la lirai avec plaisir dans ce cas-là. » Le ton de sa voix est amical. Son ami semble disposé à lui faire lire sa bande dessinée pour obtenir son avis sur sa création. De son côté, Aiden s’engage à aider l’amant de son amant en lui donnant quelques tuyaux pour permettre une communication active autour du projet. C’est dans ses cordes et c’est son domaine de compétence. Il est capable de vendre tout et n’importe quoi. Il ne manque pas de taquiner son ami. C’est pour la forme, il n’est nullement sérieux dans ses propos. Adrian est confiant, il ne pense pas qu’il puisse le concurrencer, ce qui amuse le chef de publicité. Il ne doute pas non plus de la véracité des propos de son ami. Il lui sourit avec espièglerie. Il abdique en insinuant qu’il pourrait récolter des dossiers à son sujet. Adrian admet que cette idée lui déplait, car ces révélations pourraient particulièrement perturber son meilleur ami et amant. Il le rassure par un sourire. « Ne t’inquiète pas pour ça. Tu sais que je ne suis pas de ces hommes. » Il est bien trop loyal en amitié pour prendre le risque de mettre en péril la relation de son ami. D’autant plus qu’il connait parfaitement le lien qui lie le directeur à son meilleur ami et désormais amant. Finalement, l’idée d’une sortie à quatre germe dans l’esprit de son ami. Aiden trouve l’idée intéressante et ne refuse pas cette éventualité. « Tu m’en vois ravi. » Il lâche dans un sourire fin concernant la réponse de son ami. Celui-ci n’attaquera plus Maximilian ou de façon plus modérée. Aiden doit avouer que l’idée de savoir ces deux hommes en froid est déplaisante, bien qu’il se garde de l’exprimer ouvertement. Il sait que cette démarche est purement mesquine de la part de son ami. De ce fait, il lui est impossible de lui en vouloir. En vue de son expression, il ne peut que le croire et ne cherche pas d’autres messages rassurants.