Le whisky et les bières coulent à flot, tandis que les boissons se vident à petit feu. Promptement, l'alcool enivre ses pensées et le dirige vers un côté plus bestial. Il n'analyse plus tout ce qu'il raconte, rigole aux âneries de ses potes regroupés autour de la table. Ils évoquent leurs petites amies, plaisantent dessus, alors les mots maladroits et taquins franchissent les lèvres d'Adrian : « Moi j'ai presque une femme à la maison, il faut lui tendre des mouchoirs régulièrement. » Il lâche un rire sans réaliser la faute qu'il commet.

Cela fait un mois, que les jeunes mariés ont célébré leur union. Le bonheur coule à flot sur leurs existences. Sebastian savoure avec la même intensité les moments passés en compagnie de son amant. Il accueille même volontiers les amis de son amant et l'alcool coule à flot. Les heures s'égrènent, l'alcoolisme des invités aussi et les plaisanteries fussent tandis qu'il arpente la demeure pour s'occuper dignement des invités. Seulement, une phrase attire toute son attention alors qu'il dispose de nouveaux mets sur la table. Une remarque de son amant qui blesse son être sans crier garde. Une parole peut être anondine, mais dure de sens. Cela lui comprime la poitrine. Il ne dit mot, accepte les railleries des amis de son ami en gardant la face. Son regard se voile. Indirectement la honte inonde sa poitrine. La comparaison lui comprime le coeur. Alors, il s'écarte de cette joie dont il est étranger. Sans un mot, il s'éclipse, retrouvé leur chambre pour juste tenter de calmer cette douleur qui devient vive. Ces mots tournent en boucle, continuellement et bousillé son coeur de la plus cruelle des manières. Il le vit comme une atteinte et cela lui retourne les tripes.

Les mots d'Adrian dépassent sa pensée, tandis qu'il s'amuse avec son groupe d'amis. Ils racontent les détails des relations avec leurs compagnons de vie. Alors Adrian s'étouffe dans sa raillerie, sans penser que la douleur pourrait s'insinuer au creux de son coeur. Il savoure le restant de la soirée en continuant de boire, jusqu'à ce que ses amis disparaissent de leur villa. Il remonte alors jusqu'à la chambre et constate que Sebastian est déjà couché. Il a trop bu pour comprendre que le mal-être le submerge, et qu'il s'est isolé à cause d'une douleur trop vive. Alors il le rejoint dans le lit, se collant à son dos. Il le serre contre lui, embrasse son cou sensuellement sans camoufler ses intentions. « Ils sont tous partis. J'ai envie de toi. » Sa main rejoint son sexe pour venir le branler maladroitement.

Les minutes et heures défilent sans qu’il n’en prenne conscience. Ses pensées moroses écrabouillent son cœur, qui amer élance sa poitrine. Il cherche à se calmer, mais les paroles prononcées par son époux tournent inlassablement dans son esprit. Il n’arrive pas à concevoir qu’il ait pu rire de sa sensibilité, qu’il l’a affiché en public, sans parler du fait de l’avoir assimilé à une femme. Alors, lorsqu’Adrian rentre dans la chambre, Sebastian fait mine de dormir, cherche à éviter toute confrontation, car ses paroles pourraient dépasser sa pensé. Seulement, Adrian ne lui laisse pas la possibilité. Il cherche à créer le contact, mais à cet instant son cœur est trop encombré par la douleur pour laisser Adrian s’immiscer en son être. Alors, il décale son épaule de ses lèvres, stoppe le geste d’Adrian. C’est sans doute la première fois qu’il refuse de se soumettre à lui, mais il n’en a vraiment pas envie. Il lui en veut. « Désolé, mais je suis fatigué. Tu ferais mieux de dormir Adri. » Il ne se rend pas compte que sa voix est froide bien qu’encombrée par des sanglots qu’il n’exprime pas. Pourtant tout son être crie son mal-être, mais Adrian est dupe et ne l’entrevoit même pas. Rien de mieux pour accentuer cette douleur latente.

Adrian rejoint son époux dans le lit après une soirée bien arrosée. A peine conscient de son état alcoolisé et de la peine de son amant, il se la joue lourd et égoïste dans une étreinte qui se veut sensuelle. Il cherche le contact et à activer le désir au creux de ses reins, mais il sent son épaule entreprendre un geste de recul, ainsi que sa main décaler la sienne. « Tu aimes plus mes bisous ? » Il demande surpris, sans pourtant se décoller de son dos. Il garde plutôt une emprise contre sa taille pour le bloquer et revenir à la charge en déposant de nouveaux baisers contre épaule. « J'irai vite. » Il souffle avant de pivoter sur lui, posant ses mains sur le matelas pour se soutenir. Son bassin provoque celui de Sebastian pour tenter de le chauffer, tandis que sa bouche vient apprécier sa nuque dans des mordillements légers.

Sebastian est trop chamboulé pour accepter les actions cupides de son amant. Il a le coeur lourd et cela m'empêche de se détendre. Il lui en veut. Il est blessé d'avoir été le sujet de raileries pour son groupe d'ami. Cela lui comprime la poitrine. Alors il fait de son mieux pour se défaire de ses avances. Adrian ne perçoit pas son malaise, tâche d'appuyer son emprise. "Je suis fatigué." Il lâche de nouveau pour lui faire passer le message. Sa voix est froide face à l'emoi qui le traverse. Cela ne l'arrête pas et rend son agacement plus conséquent. "J'ai dis non, Adrian. Je n'en ai pas envie. Arrête, s'il te plaît. " Il lâche avec insistance, mais son amant demeure particulièrement déterminé. "Adrian !!" Il lâche en venant le repousser en posant ses mains sur son torse. Son regard est sévère. Il n'aime pas son insistance. Elle créée un malaise désagréable au fond de sa poitrine. Il espère juste qu'il arrêtera. Il n'a vraiment pas envie de se donner à lui. Pas du tout dans ses conditions et son regard ferme tente de faire passer le message.

Adrian se pose sur lui et tente de bloquer son corps pour obtenir ce qu'il désire. Il n'est pas prêt à lâcher l'affaire avant de s'être laissé succomber par le désir. Alors il devient insistant, malgré les gestes de Sebastian qui le repoussent sans cesse. Il continue d'embrasser son cou et de presser sa virilité tendue contre la sienne pour tenter de l'exciter. « Juste un peu. » Il souffle sans jamais comprendre que l'envie de Sebastian n'est pas présente.

Son rejet ne semble pas arrêter les ambitions de son époux. Celui-ci demeure insistant, tente de distiller le plaisir au creux de ses reins, sans effet. Il ne fait qu’accentuer le malaise qui le gagne avec violence. Il s’efforce de se retirer de son étreinte. « J’ai dit : non, Adrian ! » Il lâche dans un ton très froid et ferme. Seulement, il ne semble pas entendre raison. Il continue de s’imposer à lui, ce qui ne fait qu’accroitre sa gêne. « Arrête Adrian ! » Il crie en venant réaliser une prise pour se dégager de lui. « Arrête ! » Il lâche avant de se relever du lit avec précipitation pour attraper son pantalon. Il sent que la colère d’Adrian va éclater et pour la première fois, il craint ce qu’il pourrait advenir. Jamais Adrian ne s’était montré aussi insistant, aussi insensible à ce qu’il désire. Cela le trouble, le chamboule si fortement qu’il se sent trembler. Il se sent perdu plus que jamais.

Sebastian le repousse encore mais Adrian n'y prend pas garde. Il est insistant et s'entête à vouloir ce qu'il désire. Il n'entend pas quand il lui demande d'arrêter, il est seulement hypnotisé par l'alcool et son désir. Alors quand Sebastian lui fait une prise de karaté pour retourner la situation, il est abasourdi, la tête toute engourdie. Il réagit à peine. « Ça fait mal ! Tu fais quoi là ? » Il a du mal à comprendre la situation, il n'est pas conscient de ce qui se passe. Il voit seulement Sebastian hors du lit et ça l'interroge. Sebastian quitte le domicile sans répondre, et Adrian essaye de le suivre, mais difficilement puisque ses jambes ont décidé de le freiner. Alors il se couche sur le canapé, trop amorphe, prêt à se mordre les doigts le lendemain matin.