Installé sur le matelas, Adrian se laisse imprégner par la douceur de cet instant magique, enivrant et aux pointes irréelles. La respiration du blond est saccadée, irrégulière, le pousse à s'avachir le long du lit pour reprendre son souffle. Tandis que l'air pur envahit ses poumons, ses doigts dessinent le contour des courbes de son amant, passant de sa hanche au bas de son dos, qu'il recouvre de caresses. Sa bouche se loge contre la sienne, la possède avec autant de ferveur que lorsqu'il lui faisait l'amour contre la rambarde, en haut de cette cabane de luxe, face à un coucher de soleil splendide. C'est Sebastian qui a décidé d'apporter une touche de romantisme à leur lien complice, une demande réalisée sans réflexion de la part d'adrian, cédant face à tous ses caprices ou désirs. Désormais éloignés d'une réalité brusque, tous deux s'étreignent, dissimulés par un tissu fin rouge qui entoure les extrémités du lit. Un petit coin de paradis incomparable. « Je vais finir par acheter une cabane. Ou m'en construire une dans notre future maison. » Il rit pour chasser la sensation des battements féroces de son cœur qui cogne contre sa poitrine. Il oublie l'idée en posant une main contre son cou, et plantant son regard éclatant dans le sien. Mauvaise idée. Ça empire.

Le week-end avec son amant est idéal, de ceux qui sont inoubliables et que l'on se remémore lorsque notre esprit devient maussade ou que notre existence s'écroule. Une cabane en hauteur d'un arbre, un jacuzzi dans lequel ils se sont détendus une partie de la journée, un coin de paradis qui s'étale jusqu'aux horizons. Une vue à couper le souffle, l'adrénaline des dizaines de mètres qui les séparent du sol ; des éléments extraordinaires qu'adrian partage avec plaisir avec son homme. Ils se délectent de ces moments simples mais riches en sensations intenses, et jouissent de ces instants uniques d'une manière qui leur est propre. A fond, sans se préoccuper des alentours, coupés du monde. Une façon qui ne pourrait être savourée avec un individu différent. C'est leur lien indéfectible et indissociable qui rend les moments aussi sensationnels et grisants. Sebastian est le meilleur partenaire pour partager ces découvertes, ses draps et une intimité qui n'appartient qu'à eux. Sa main se dépose dans sa nuque, au niveau de ses cheveux, ce qui le détend pleinement. « Et te surprendre. » Il ajoute pour souligner un fait important. « Il nous faut un gros arbre pour que je sorte mes outils. » Une plaisanterie à double sens : Autant son matériel pour bricolage que sa virilité. Il rit pour oublier les battements de son cœur trop irréguliers.

Adrian s'accroche à la hanche de son ami pour ne pas briser cette étreinte précieuse et délicieuse. « J'énonce simplement la réalité. Je suis doué en bricolage, tu ne pourras que prendre conscience de cette vérité. » C'est une spécialité qu'il a acquitte lors des nombreux coups de mou de son grand-père, qui lui attribuait un bon nombre de tâches pour le dépanner. Le blond possède dorénavant une grande passion en ce qui concerne la réalisation d'un objet avec ses propres mains. Il réalise des meubles en palettes de bois, des décorations en legos, avait même crée un cabanon au fond du jardin de sa villa. Alors il est certain de concrétiser ce désir pour établir un coin de paradis au haut d'un arbre de leur future maison. Il croit en être capable, et est bien résolu à leur offrir un espace aussi merveilleux, pour se délecter de moments tout aussi exquis et inoubliables. « Tu deviens exigeant avec les critères obligatoires de cette maison. » Il affirme pour le taquiner. « Tant qu'il y de la place pour installer une piscine. » Il reprend, allant toutefois dans le sens des conditions à obtenir pour un logement idéal. « Et pour planter tes fleurs ou ton potager. » Il rit comme un gamin à cette idée, le provoque en attaquant son esprit légèrement niais et son côté fleur bleu et romantique.

Adrian cherche son amant par de multiples provocations, seulement dans l'objectif de se détourner des pulsations trop vives et saccadées de son coeur. Il s'agite contre sa poitrine sans que le blond ne réalise pourquoi. L'effort physique a été intense, aurait pu être la source de battements prompts, seulement il a eu le temps de reprendre son souffle depuis qu'ils se sont installés sur le matelas. Son rythme cardiaque aurait déjà dû freiner et adopter une cadence ordinaire, pourtant il cogne contre sa cage thoracique avec autant d'intensité. Cette réalité est troublante, perturbe les sens d'adrian au point qu'il étire un sourire sur ses lèvres et contemple Sebastian de son regard éclatant. La joie l'envahit et son partenaire peut l'éprouver lui aussi, tant elle est évidente, perceptible au fond de ses prunelles à la lueur brillante. Il chasse cependant tous ces signes évocateurs de son esprit suffisamment dissipé, pour se guider vers un terrain plus plaisant, qu'il maîtrise davantage. La dérision, les attaques tournées par la taquinerie. « Ils sont identiques à ceux de ton meilleur ami. Tu les connais déjà, idiot. » Il sourit malgré lui car le petit-ami prononcé par la voix chaleureuse de son ami a le don de lui tordre le ventre... Il ne commente pas. « Je préfère nettement que tu cajoles quelque chose de plus agréable que la tige d'une plante. » Sous-entendu sexuel qui démontre parfaitement ses intentions, qu'il lui souffle à l'oreille tandis que ses lèvres s'attardent sur son cou. En effet il n'a pas l'intention de se dévouer corps et âme au jardinage, alors que son corps détient des besoins plus fiévreux, préoccupants et enivrants. « Cela va de soi, mon chéri. Moi d'un bureau pour dessiner mes BD. Et d'une cave à vin. » Il rivalise avec ses désirs, expose les siens qui sont tout aussi construits. C'est en assemblant chacune de leurs attentes qu'ils obtiendront la maison idéale. Adrian l'évoque et la dessine dans son imagination, plus par humour, mais il réalise de plus en plus que cet emménagement devient essentiel.

Installés contre leurs flancs, les deux amants s'observent avec cette intensité évidente. Adrian ne le quitte pas des yeux, ni même ne relâche son emprise sur ses courbes exquises. Il se laisse transcender par la tendresse qui émane de cet être particulier, et par la magie de ce moment inoubliable. Les taquineries ne cessent de retenir à leurs oreilles, tandis que leurs doigts glissent contre leurs chairs enflammées. « Quels domaines ? » Sa curiosité le gagne,  il veut en savoir davantage sur ce qui est source d'admiration ou stupéfaction. Ils en viennent à évoquer ce qu'ils doivent placer dans leur futur jardin, entre cabane et potager. Des blagues salaces sont essentielles pour rendre les échanges plus divertissants. La main de son amant effleure sa virilité avec cet air coquin et amusé incrusté sur son visage. « Tu peux continuer. Moi je ne vais pas me gêner. » Il annonce en venant mordiller son oreille, respirant en même temps son odeur, une nuance entre son parfum et de sexe. Un mélange qui éveille naturellement son désir, qui l'incite à glisser sa main contre son membre virile pour l'empoigner avec sensualité. « C'était déjà le cas à la villa mais je veux la diversifier. Surtout te faire goûter... savourer ce liquide au creux de tes lèvres, de manières que tu n'oserais pas imaginer. » Il le chauffe, dévore son cou. « Surtout que ta famille prend de la place. Je veux un bar américain et une cuisine équipée, pour te permettre de préparer de bons repas. Moi je pourrais t'observer sur un des sièges avec un verre de whisky à la main. Et on aura de la place pour faire l'amour contre les meubles. » Il sourit pour oublier le rythme effréné de son cœur.